deliriuma
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 | Sujet: 1459-08-14 - Messe Dominicale  Dim 14 Aoû 2011 - 11:33 | |
| - Citation :
En ce deuxième dimanche matin du mois d'Août, l'air ambiant était assez humide, même si une douce chaleur se faisait ressentir au travers l'épaisse couche de nuages qui emplissait les cieux Angoumois.
Deli s'était longuement préparé pour recevoir les fidèles et croyants dans la maison du Très-Haut.
Il avait déjà revêtu ses habits sacerdotaux et se dirigea d'un pas léger vers la paroisse de la ville.
A peine était-il arrivé qu'il aperçut un paroissien sur le parvis qui attendait probablement le début de l'office.
Il le salua chaleureusement.
Le bonjour à vous Messire, soyez le bienvenue en la paroisse Saint-André.
En pénétrant au coeur de la nef, il reconnut au loin Flax qui avait pris place près de l'autel.
Flax, mon ami, je suis ravi de te voir.
Lui adressant un sincère sourire, il s’apprêta à débuter l'office du jour.
L'heure était venue d'appeler les fidèles à venir le rejoindre en la paroisse.
Il alla sonner les cloches.
Les paroissiens arrivèrent, guidés par le tintement symphonique des cloches qui retentissaient dans les hauteurs de la ville.
Certains seuls, d'autres en famille, d'autres encore étaient avec leur amis, mais tous ensemble animés dans une même conviction de foi et de croyance qu'il était agréable à regarder.
Tout juste arrivée, il salua Lily qui prit place et la gratifia d'un sourire.
Deliriuma les laissa prendre place tandis qu'il traversait l'allée le menant à l'autel.
Arrivé à son pied, il s'agenouilla et se signa.
Comme à son habitude, il se recueilli quelques instants avant de doucement se relever pour faire face à l'assemblée.
Mes biens chers frères, mes biens chers soeurs. A nouveau, je suis ravi de vous accueillir dans la maison de Dieu.
Encore une semaine vient de passer et nombre de choses nous arrivent quotidiennement. Nous tentons chaque jour d'y faire face de la meilleure possible.
Nous essayions chaque jour d'être guidé dans nos actions par la vertu qui nous anime et parfois cela n'est pas aussi évident qu'il n'y parait.
Alors pour toutes ses fois ou nous manquons de vertus, ou l'une de nos qualités fait défaut, pour tout cela mes amis, demandons pardon à Dieu et confessons nous devant lui.
Je ne le répéterais jamais assez mes amis, mais cela est pour votre bien à tous : il ne suffit pas de demander pardon à Dieu une fois pour obtenir l'absolution. Vivre dans la vertu s'exprime au quotidien, par des actions, par des paroles, par la prière et par la foi.
C'est ainsi que vous pourrez vivre une vie vertueuse, une amitié parfaite et que vous pourrez tenter d'accéder au paradis que tout fidèle aspire à rejoindre lors de son jugement dernier.
Ensemble affirmons notre foi en Dieu et prions-le.
Une fois la prière dite, Deliriuma se dirigea vers l'ambon.
Il y saisit son livre des vertus et l'ouvrit à une page qui avait été préalablement marquée.
Je vais vous lire un extrait du livre des vertus. Cet extrait est tiré de La vie d'Aristote.
- Citation :
- La vita de Aristote - Dialogues - Chapitre XII "L'Ermite"
Aristote cheminait en Attique alors qu'il avait rendu visite à un lointain parent vivant à Thèbes. Il était seul, ayant laissé la responsabilité de son école à ses meilleurs élèves. Mais à une bifurcation, il se trompa de chemin et au lieu de redescendre vers la plaine et la ville, il s'engagea dans les collines. Au bout de deux heures de marches, il se rendit compte de son erreur et avisa une habitation isolée. Il décida d'y aller demander conseil sur la route à suivre.
Au fur et à mesure qu'il s'approchait, il se rendit compte que ce qui de loin passait pour une maison n'était une mauvaise cabane adossée aux rochers, masquant grossièrement l'entrée d'une grotte.
Il frappa à la porte et héla, on vint lui ouvrir. L'homme, âgé, était à peine vêtu, et seulement de haillons. Il était maigre et hirsute.
Aristote : "Bonjour, vieil homme. Je me suis perdu et cherche le chemin de Mégare."
Ermite : "C'est si tu y vas, que tu seras perdu."
Aristote : "Je n'ai point souvenir que la ville ou les routes alentours soient à ce point peuplées de brigands."
Ermite : "Qui donc te parle de brigands. Elles sont peuplées d'humains. C'est déjà bien assez dangereux. "
Aristote comprit alors qu'il avait affaire à un ermite.
Aristote : "Dis-moi, es-tu heureux ?"
Ermite : "Si je suis heureux ? Et comment ! J'ai tout ce qu'il me faut : l'eau de la rivière, des oliviers, un petit jardin. Et comme je ne suis pas maladroit de mes mains, je fabrique ce dont j'ai besoin. Je n'ai besoin de rien, ni de personne. Je suis parfaitement heureux."
Aristote : "Un homme ne peut pas se contenter d'une telle vie. Ou alors il n'est pas pleinement."
Ermite : "Balivernes ! Je suis le meilleur des hommes."
Aristote : "Comment le saurais-tu, toi qui ne connais pas les autres ? Etre un humain, c'est vivre selon la vertu. Et la vertu est une pratique qu'on ne peut exprimer qu'avec les autres. Tu vis bien certes, mais tu ne pratiques aucune vertu puisqu'il n'y a personne avec qui tu puisses la pratiquer. Tu vis comme un ours, indépendant. Mais a-t-on vu un ours faire preuve de vertu ? Tu n'es pas un homme heureux puisque tu n'es même pas un humain. Un humain a des amis, où sont les tiens ?"
Ermite : "Mes amis sont la nature, mes oliviers, mes légumes."
Aristote : "Une véritable amitié se fait entre égaux. Tu es donc l'égal d'un olivier : planté et immobile. Tu survis en marge de la Cité au lieu d'y participer comme le fait tout véritable humain. Je vais donc te laisser prendre racine, adieu !"
Et Aristote reprit sa route, descendant vers Mégare.
Voyez-vous mes amis, dans ce passage de la vie d'Aristote, est exprimée une notion importante. La vertu ne peut s'exprimer seul, reclus, loin du monde et de la société qui vous entoure.
La vertu se pratique d'égal à égal. On ne peut vivre dans la vertu si on ne la pratique pas.
Cette semaine nous l'a encore montré, dans un genre bien différent il est vrai, mais voyez comme l'union fait la force.
Nous ne pouvons pleinement vivre notre foi, notre croyance et exprimer toute la bonté qui nous habite si nous le faisons isolés de tout et de tous.
Il suffit parfois de peu de choses, une attention, un simple sourire, une main tendue. Mais se sont ses choses qui vous donnerons une grandeur d'âme, qui révèleront quelle personne vertueuse vous êtes. La richesse est en vous, c'est une richesse de coeur qui ne demande qu'à être partagée.
Deliriuma se dirigea vers l'autel et prépara les objets de cultes nécessaires à ce moment de partage dominical.
Bien chers frères, bien chères soeurs, communions ensemble
Une fois la communion terminée, Deliriuma rangea les objets du culte.
Puis, il revint à l’ambon pour une dernière prière.
J'ai vu ce matin, en cette paroisse, nombre de fidèles, certains seuls, d'autres accompagnés.
Mes amis, dans la foi, sachez que vous n'êtes jamais seuls. Etre fidèle aristotélicien, c'est faire parti d'une communauté. Dès lors que vous faites partie de cette communauté, vous savez que vous serez toujours entouré de frères et de soeurs, comme vous, fidèles à Dieu.
Mes amis, qu'Aristote vous éclaire sur les chemins de la foi et de la vertu.
Cura ut Valeas.
AMEN
Deliriuma traversa l'allée centrale qui menait au parvis de la paroisse.
Les cloches se mirent à tinter pour annoncer la fin de l'office.
Les paroissiens sortaient silencieusement et Deliriuma les salua un par un. | |
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